Amour

Coup de foudre dans un train


Temps de lecture: 5 minutes

Bonjour, je me présente : Raphaël*, 20 ans depuis peu, étudiant en communication. Je vis vers Caen dans une petite ville bien paisible.

Aujourd’hui, je prends l’initiative de partager mon histoire et plus particulièrement, ce que je peux ressentir pour un garçon. En effet, pour que vous puissiez comprendre, il y a un an, j’ai rencontré un garçon par le plus grand des hasards, et il m’a complètement retourné la tête, tel un coup de foudre. j’avais déjà ressenti des sentiments pour un garçon, mon tout premier copain, mais avec Nicolas, le garçon dont je vais vous parler après, c’était complètement différent.Avant mes 18 ans, j’étais un garçon très timide et très réservé. J’étais très mal dans ma peau et je vivais des histoires de famille compliquées. Je ne cherche pas à me faire plaindre mais c’est à partir de cet âge-là que j’ai voulu me prendre en main, je voulais être comme les autres adolescents de mon âge. Je suis sorti avec quelques filles entre mes 14 et 17 ans, je souhaitais faire comme tout le monde puis à cette époque, je n’acceptais pas le fait de pouvoir être comme ça. Enfin du moins, je voulais être vu comme une personne “normale” car je souhaitais me marier et avoir des enfants mais aujourd’hui je me rends compte que c’était un peu stupide. Puis à 18 ans, j’ai rencontré une fille de mon âge lors de la soirée d’anniversaire d’une amie proche. On est restés en contact après cela et nous avons décidé de nous mettre ensemble. À la base, je n’avais qu’une seule idée en tête, c’était avoir des rapports avec cette fille pour vérifier si oui ou non j’avais un “problème”. Au final, nous avons essayé d’avoir ces rapports sexuels, mais cela n’a pas fonctionné, j’étais impuissant.

Puis j’ai rencontré mon tout premier copain, aussi à 18 ans, et c’est avec lui que j’ai eu mes premiers rapports. Même si cette histoire n’a pas duré longtemps, pour moi c’était une vraie relation. Il m’a un peu changé dans ma façon de voir les choses, dans ma façon d’être, il m’a permis d’être plus à l’aise avec moi-même et donc, d’accepter et assumer qui j’étais réellement. Quand il m’a quitté, j’étais effondré. Ce n’était pas le genre de garçon sérieux mais j’étais aveuglé par les sentiments que j’avais pour lui. Aujourd’hui je sais qu’il n’est pas une personne bien et que je ne mérite pas ce qu’il m’a fait, mais j’étais attaché à lui donc je ne voyais rien.J’en viens à l’expérience qui m’a motivé à écrire aujourd’hui.

Tout a commencé un certain dimanche, fin 2015. Dans le cadre d’un stage, je participais à un salon du livre de la ville de Caen. Je me souviens que pour ce dernier jour, je devais terminer à 19 heures mais étant donné qu’il y avait peu de monde, ma responsable m’avait proposé de rentrer plus tôt chez moi. Idéal, puisque je pouvais prendre le train à 16h50 pour retrouver mon chez moi. J’arrive à la gare en prenant mon temps. Étant donné que j’ai l’habitude de prendre le train, je m’installe souvent au même endroit. Je continue de marcher, je m’approche du train, je tourne légèrement la tête vers quelques personnes et c’est là que je le vois. Il était debout, en face des portes du train, en train de discuter avec ses parents. Tout d’un coup, je décide de ralentir le pas et de me rapprocher de son wagon. Arrivé à l’intérieur, je ne savais pas où il allait s’asseoir, et je me place au fond du wagon. Je le vois arriver et s’installer devant moi. C’était l’occasion rêvée pour moi de pouvoir lui parler. À l’époque, j’étais un grand timide et jamais je n’avais osé lancer une conversation avec un inconnu. En plus de ça, je n’avais aucune idée de son orientation sexuelle et pourtant j’ai osé avec lui, Nicolas. Pour procéder, j’avais remarqué un sac qu’il avait et que je trouvais plutôt sympa, donc je me suis dit pourquoi ne pas lancer la conversation sur ce sac ? Bon, autant vous dire que c’était simplement un prétexte pour lui parler. Par chance, il avait l’air réceptif, et j’en ai profité pour m’asseoir à côté de lui. Nous avons discuté tout le temps du trajet en attendant mon arrivée, puisque lui continuait jusqu’à Paris et que je descendais avant. Nous avons échangé nos numéros pour garder contact. Malheureusement, il avait déjà un copain donc forcément j’ai respecté et je me suis mis à l’écart de cette relation.Un an après, je participais de nouveau à ce salon du livre. Par surprise, j’ai reçu un message sur Snapchat de sa part alors que ça faisait un long moment que je n’avais pas eu de ses nouvelles. J’en ai profité pour lui demander s’il prenait le train, il m’a répondu “oui”. Je me suis donc arrangé pour finir plus tôt auprès de ma responsable. Un an après, jour pour jour, je le retrouvais dans ce train. Nous avons passé le trajet à discuter et cette sensation que j’avais eue la première fois en le voyant était revenue. Il est difficile d’expliquer ce qu’il m’arrive quand je suis avec lui. Pourtant je ne l’ai aperçu que deux fois dans ma vie mais c’est tellement plus que ça pour moi.

Mon histoire ne se termine ni bien, ni mal. Juste aujourd’hui ce que je peux vous dire, c’est que seul le temps pourra me dire ce que cela va donner entre nous. Au final, le garçon du train est le premier garçon que j’ai rencontré suite à ma première histoire. Nicolas m’a permis, sans le vouloir, de me rendre compte que j’étais prêt à avancer avec un autre garçon.

Témoignage reçu en novembre 2016, publié en mars 2017

Pour témoigner sur le site de C'est comme ça,
vous pouvez écrire à l'adresse cestcommeca@sos-homophobie.org
Attention à bien lire la charte des témoignages avant de nous écrire.