En 2006, personne n’a pu y échapper : Mika sortait “Relax, take it easy”. Sa voix aiguë – qui n’a rien à envier à celle du leader de Queen, Freddie Mercury -séduisit dans le monde entier. La bombe Mika était lancée, et en France les radios ne tardèrent pas à diffuser en boucle cette mélodie optimiste, quitte à la rendre agaçante. Peu importe, Michael Penniman a enchaîné avec d’autres tubes, “Grace Kelly”, “Lollipop”, et continue d’irradier la scène pop de bonne humeur.
Il faut dire que Mika est avant tout un personnage. Entraîné par sa musique euphorique, il n’hésite pas sur scène à donner de sa personne, quitte à être comparé à un “kangourou sous ecstasy” dans un article duPoint. Son allure d’adulescent extraverti invite à détruire les barrières qui nous empêchent d’être nous-mêmes. Le conformisme du modèle hétérosexuel est d’ailleurs dénoncé dans une de ces chansons, Billy Brown, qui “a trouvé l’amour avec un autre homme“.
Souvent interrogé sur son orientation sexuelle, ouvertement friendly mais discret sur sa vie privée, le chanteur affichait le désir de rester libre de toute qualification : “Je suppose que c’est parce que je n’ai jamais vraiment voulu m’enfermer dans une case. On peut me coller une étiquette, mais je ne veux pas m’en coller une moi-même. Est-ce que ça restreint ma manière de vivre ? Non“(interview au magazine américain gay Outen janvier 2012).
Peu avant la sortie de son album Origin of Love, Mika a fait une dédicace à “l’homme qu’[il]aime” sur scène, puis a officialisé son coming out dans le magazine américain Instinct. Grâce à la musique, il se sent suffisamment “fort” désormais pour parler publiquement de son amour pour un homme. Dans Le Grand Journal de Michel Denisot, il affirme : “Regardez-moi, j’ai une vie complètement normale, contente, je suis fier de ma vie, même si je suis amoureux d’un homme, c’est cool et je suis ravi’“. L’emploi de ce “même si” est-il le reflet de la difficulté qu’a eue Mika à dépasser les préjugés pour enfin réussir à s’affirmer ? En tout cas, aujourd’hui, Mika est fier de lui et nous aide plus que jamais à être fier de nous. Comme l’indique le titre d’une de ces chansons, tou.te.s autant que nous sommes, We are Golden : nous sommes en or.