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Virginia Woolf


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Virginia Woolf - photo

Virginia Woolf, femme de lettres anglaise et féministe, est née Adeline Virginia Alexandra Stephen à Londres le 25 janvier 1882.

Enfant de la haute société londonienne, elle grandit dans le quartier bourgeois de Kensington avec sa sœur et ses deux frères, et ses quatre demi-sœurs et demi-frères.

Virginia Stephen évolue dans un milieu cultivé où la littérature tient une place importante : ainsi ses parents fréquentent le milieu littéraire de l’époque et elle découvre les classiques dans la bibliothèque familiale.

A l’âge de 13 ans, un événement fragilise la jeune Virginia : le décès de sa mère. Dès lors, des symptômes de dépression se manifestent. La mort de sa demi-sœur Stella deux ans plus tard puis celle de son père en 1904 l’entraîneront plus profondément encore dans la maladie.

Désormais installée dans le quartier de Bloomsburry avec sa sœur et ses frères, Virginia rencontre Leonard Woolf avec qui elle fonde le Bloomsburry Group, un cercle d’intellectuels et d’artistes. Leonard devient son mari et son compagnon de travail ; ils montent ensemble la maison d’édition Hogarth Press en 1917. Entre temps, son premier roman La Traversée des apparences a été publié au Royaume-Uni en 1915.

En 1922 son roman La Chambre de Jacob lui permet d’effectuer un travail tout à fait novateur sur l’écriture, et il faut attendre 1925 puis 1927 pour que paraissent les deux chefs-d’œuvre de Virginia Woolf : Mrs. Dalloway et La promenade au phare. Elle perfectionne son style incomparable dans deux romans caractéristiques : Les Vagues en 1931 puis Les Années en 1937. Parmi ses écrits figure également l’essaiUne chambre à soi, un livre profondément féministe qui s’attarde sur la place des auteurs femmes dans l’histoire de la littérature.

La vie intime de Virginia Woolf et de son mari Leonard est marquée par une indéfectible affection l’un envers l’autre mais aussi par la grande liberté que tous deux s’accordent : en effet, Leonard ne voit pas d’un mauvais œil que sa femme ait d’autres relations, notamment avec une jeune femme qui marquera fortement la vie de Virginia, Vita Sackville-West. Celle-ci, plus jeune qu’elle de dix ans, mariée avec un diplomate bisexuel, est également une romancière à succès. Leur relation commence d’ailleurs par l’admiration qu’elles se vouent l’une pour l’autre en tant que femmes de lettres. Très vite Vita et Virginia vont échanger une riche correspondance faite de considérations purement intellectuels sur la littérature, de potins sur ceux qui les entourent et de messages amoureux voire coquins. Virginia Woolf écrit même une biographie fantasmée de Vita avec le roman Orlando, dont le personnage principal est androgyne (Vita avait elle-même pour habitude de s’habiller avec des vêtements masculins) et finit par changer de sexe. Si leur relation amoureuse finit par s’étioler peu à peu, leur amitié restera forte jusqu’à la mort de Virginia.

C’est en effet en 1941, alors qu’elle habite dans sa maison de Rodmell, un village d’Angleterre, que Virginia, toujours en proie à ses crises de dépression, écrit une lettre d’adieu bouleversante à son mari Leonard. Après cela, elle enfouit des pierres dans ses poches, se jette dans la rivière Ouse près de chez elle et se noie. La musicienne Patti Smith dira d’elle : « Elle a choisi de mettre fin à sa vie comme elle l’avait menée, en esprit libre et indépendant. »