La follophobie est le rejet de certains gays considérés comme extravagants ou maniérés, désignés sous le terme de “queen” ou “folle”.
Elle existe bien sûr chez les personnes qui ont des attitudes homophobes, et exacerbe leur intolérance.
Mais la particularité de la follophobie, c’est qu’elle existe également au sein même de la communauté LGBT. En effet, certaines personnes homo- ou bisexuelles revendiquent d’être traitées comme tout le monde et n’apprécient pas que d’autres donnent une image excentrique ou “bizarre” de leur communauté. Pourtant, rejeter ceux qui s’éloignent encore plus que les autres des stéréotypes de genre, c’est reproduire l’homophobie alors même qu’on a pu en être victime soi-même. Il est nécessaire alors de questionner les frontières de notre tolérance, car nous ne sommes pas toujours aussi ouvert.e.s d’esprit qu’on ne le pense.
Ce débat revient régulièrement à l’occasion des Marches des Fiertés, où deux conceptions de la visibilité s’affrontent :
– celles et ceux qui veulent défiler et faire la fête de façon assez conventionnelle, avec l’envie de montrer que les LGBT+ sont des personnes comme les autres,
– d’autres qui en profitent pour s’affranchir au moins une fois par an des conventions et faire tout ce qui n’est pas toléré dans la rue au quotidien (se travestir, se maquiller, se promener nu-e-s ou en tenues de cuir, etc).
Il existe le même type de rejet à l’égard des femmes lesbiennes ou bies jugées trop masculines, les “butches”.