Je m’appelle Benoît*, j’ai 17 ans mais je n’ai pris conscience que récemment du fait que je suis réellement gay. Avant cela, j’avais bel et bien remarqué mon attirance pour les garçons mais je me disais que c’était lié à l’adolescence, que ça allait passer. Je n’ai jamais été réellement attiré par les filles, même si je passe beaucoup de bons moments avec elles et que je me sens plus à l’aise en leur compagnie qu’avec des garçons. Je ne voulais pas admettre cette part d’homosexualité que j’ai en moi.
Au début de l’année, des copines m’ont rapporté qu’un certain nombre de personnes pensaient que j’étais gay, mais face au caractère soudain et inattendu de cette information, j’ai répondu de manière négative. C’était un moment où je n’acceptais pas encore mon homosexualité.
Mais depuis le mois de mai, j’ai décidé de m’accepter comme je suis. Ça n’a pas été facile, je me suis posé des milliers de questions, j’en ai parlé sur des forums spécialisés, avec d’autres jeunes dans la même situation que moi… Bref, j’estime que j’ai tout de même bien avancé.
Ensuite, j’ai eu envie de l’annoncer à mes amis les plus proches, mais je ne savais ni quand, ni comment m’y prendre. Ils (elles, surtout) avaient un ami gay mais lorsque l’on était que nous quatre (je les considère comme mes amis les plus proches), il y avait parfois des « blagues », qui n’étaient pas méchantes, mais qui tournaient en dérision les homosexuels. Mais je m’efforçais de rire pour conserver l’illusion.
En juin, j’en ai enfin parlé à Agathe* ma meilleure amie, un jour où j’allais chez elle réviser pour le bac de français. Elle l’a très bien pris, ça nous a rapprochés. Elle m’a posé des questions et j’ai expliqué toute mon histoire sans problème. D’ailleurs, ça l’a touchée que je lui en parle en premier.
Elle a d’abord été la seule à être au courant, et puis cet été j’ai pu l’annoncer à mes amis les plus proches qui ont très bien réagi aussi. Par ailleurs, je ne me cache plus, si l’on me demande je n’hésite pas à le dire, et j’ai autorisé mes amis qui le savent à le dire si on leur demande.
Je m’accepte d’ailleurs un peu plus chaque jour et je commence même à « vivre » ma sexualité.
Avec un regard global, cette prise de conscience m’a beaucoup fait changer et j’ai l’impression d’être beaucoup plus à l’écoute des autres et surtout bien plus tolérant et ouvert d’esprit, alors qu’auparavant je me moquais beaucoup des gens.
Aujourd’hui, je vis beaucoup mieux et je pense que le regard des autres n’est pas important ; c’est lui qui rend malheureux. Il faut prendre de la distance par rapport à cela pour appréhender sa propre personne et voir qui l’on est vraiment et pas celui que les autres veulent que l’on soit.
* les prénoms ont été modifiés
Témoignage reçu en juin 2015 et mis à jour en septembre
Le commentaire de C'est comme ça
Dans la découverte de son homosexualité, chacun et chacune a son propre rythme. Dans la situation la plus fréquente, il se passe plusieurs années entre la compréhension de ce qu'on est et le premier coming out. Et parfois, comme c'est le cas pour Benoît, les évènements sont beaucoup plus rapprochés. En tout cas, il est essentiel de pouvoir en parler pour mieux comprendre et s'accepter. Lorsqu'on n'est pas encore prêt à s'ouvrir à ses meilleurs amis, il est possible comme l'a fait Benoît de trouver de l'écoute, du soutien et des conseils sur internet. Nous pouvons vous conseiller par exemple le forum et-alors ou celui de za-gay.
Pour témoigner sur le site de C'est comme ça,
vous pouvez écrire à l'adresse cestcommeca@sos-homophobie.org
Attention à bien lire la charte des témoignages avant de nous écrire.