Films

Carol

Todd Haynes


États-Unis, 2015

Temps de lecture: 2 minutes
Carol - photo 1

New York, Noël 1952. Therese (Rooney Mara) étouffe dans le grand magasin où elle travaille, où les règles sont strictes et les supérieures revêches. La photographie est son jardin secret, mais elle ne s’imagine pas en faire un métier, elle ne sait même pas si ce qu’elle produit a de l’intérêt. Sa vie est monotone, rythmée par les visites de Richard (Jake Lacy), son petit ami, qui voudrait partir en voyage en France avec elle et la demander en mariage. Un matin, une femme distinguée se présente à son comptoir pour acheter une poupée pour sa fille. Le courant passe, Therese lui confie qu’elle, enfant, aurait préféré un train électrique. En partant, la cliente oublie ses gants. Les lui retourner par la poste permet à la jeune femme de la revoir : elle s’appelle Carol, elle habite une grande maison en banlieue, elle est fascinante. Leur rencontre est le point de départ d’un rapprochement amoureux. Mais dans l’Amérique d’Eisenhower, une histoire entre femmes est presque impensable. Carol (Cate Blanchett) est en cours de divorce et Harge (Kyle Chandler), son ex-mari, ne supporte pas ses attirances féminines. Pour se venger, il essaie d’obtenir la garde exclusive de leur fille, Rindy. Comment Carol pourra-t-elle concilier son amour naissant avec les besoins de cette dernière ?

 Carol - photo 2

Après Loin du paradisCarol est le deuxième film de Todd Haynes qui revisite cette période troublée de l’histoire américaine, puritaine, homophobe et sexiste. Cinéaste queer revendiqué et artiste délicat, le réalisateur a réalisé là un hymne à des femmes courageuses et libres. Mais Carol n’est pas un film militant pour autant : tout passe subtilement par des regards, des situations, des suggestions. Son titre porte l’attention sur l’un des personnages, mais il est en quelque sorte vu du point de vue d’un autre : celui de Therese, femme plus jeune et à la vie plus simple. Leur écart d’âge joue un rôle important, sans que ce ne soit jamais dit, autre finesse d’une œuvre dont c’est la marque de fabrique. Le film repose aussi sur le jeu tout en nuances des deux actrices principales et sur des ambiances en demi-teinte, servies par une bande-son magnifique de Carter Burwell (absente de la bande-annonce ci-dessous, mais vous trouverez un lecteur pour l’écouter plus bas).

Carol