En 1943, Jean et Philippe vivent un amour idyllique. La joie qui règne dans le foyer, où une jeune juive Sarah a été recueillie, contraste avec la situation chaotique extérieure. Jean a réussi là où son frère Jacquesa échoué : il a une vie épanouie, est heureux dans son couple. Inspiré par la jalousie et la haine ambiante, Jacques accuse alors son frère d’entretenir une relation avec un officier allemand. Il le regrettera, mais trop tard : la machine à exterminer, implacable, aura déjà aspiré son frère. Jean est condamné aux travaux forcés, puis lobotomisé : il ne sera alors plus que l’ombre de lui-même, incapable de penser.
Réalisé par Christian Faure, le téléfilm français a été diffusé la première fois en 2005. Il reste l’un des rares longs métrages à évoquer le sort tragique de nombreux homosexuels français durant la deuxième guerre mondiale. Une phase sombre de l’histoire qu’il est important de rappeler au vu des tentations révisionnistes de certains politiciens. La force de ce film est d’aborder de nombreux aspects de la vie cachée des homosexuels parisiens dans la France collaborationniste. Des travaux du bagne aux tests cliniques, rien n’est évité. Le retour du sujet lobotomisé renforce son aspect dramatique, et permet de dénoncer l’inacceptable : traiter l’homme comme une bête.