Un nouveau rapprochement !


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Je m’appelle Nikolaz* et j’ai 16 ans. J’ai commencé à comprendre mon homosexualité aux alentours de mes 11, 12 ans. A cet âge-là, j’ai observé mon entourage et j’ai pu remarquer que je n’avais pas de petite copine, cela m’avait semblé bizarre : « Pourquoi eux mais pas moi ?« . La plupart étaient déjà sortis avec une ou plusieurs filles, moi aucune. J’avais déjà pensé à la possibilité que je sois homosexuel, mais à cette époque, les homos, ça me dégoûtait : je me demandais comment deux hommes ou femmes pouvaient s’embrasser. Mais je n’avais pas exclu la possibilité de l’être moi-même.

Puis un jour, j’ai remarqué que je n’avais qu’un ami garçon et 5 amies filles. Je trouvais la plupart des garçons bêtes, du coup je ne traînais que très peu avec eux. De plus, ils m’insultaient (« PD« , « gay » et d’autres insultes pas forcément homophobes) alors je me suis posé la question quelques fois : « Pourquoi me traitent-ils de PD ?« . Je ne me sentais pourtant pas gay à cette époque. Il faut dire que j’avais alors en tête le stéréotype des gays efféminés, alors je me suis observé pour savoir si je l’étais, mais ce n’était pas le cas. À cet âge-là, Internet était déjà mon premier outil d’aide, donc j’y ai cherché des informations. Un jour, je suis tombé sur la vidéo d’un témoignage : c’était une personne qui s’était posé les mêmes questions et qui avait réagi tout comme moi. À ce moment-là j’étais perdu, je ne ressentais rien pour les filles ni pour les garçons mais j’avais gardé en tête la possibilité d’être gay.

Plus tard, je me suis rendu compte que je fixais plus les garçons que les filles. Puis encore quelques mois après, je me suis mis à fixer une seule et même personne : un garçon de mon âge que je trouvais bête, et petit à petit, je me suis rendu compte que j’aimais en être proche, j’aimais son parfum, j’aimais discuter avec lui, je  rêvais parfois de lui. Au fur et à mesure de ces évènements j’ai senti quelque chose en moi devenant de plus en plus fort. J’ai compris que j’aimais cette personne. J’avais des sentiments amoureux pour la première fois dans ma vie ! Pourtant au fond de moi je n’arrivais pas à m’identifier comme gay ! J’avais déjà des soucis et je voyais ça comme une étape encore à surmonter dans ma vie.

Depuis, j’ai beaucoup avancé sur le sujet de l’acceptation, heureusement ! Je pense être à la fin de mon parcours et pouvoir maintenant commencer une relation stable avec un homme, mentalement j’aurais cette possibilité-là. Je suis trop timide mais bon c’est un autre problème. J’ai déjà eu l’envie de rencontrer d’autres personnes dans le milieu LGBT mais il n’existe pas de lieu pour ça qui soit proche de chez moi : dommage…

Un jour, j’en parlerai à ma famille, mais je ne sais pas quelles réactions ils pourront avoir. Pour ma mère, je pense que ça ne changerait rien, mais pour mon père, je ne sais pas du tout. Mon frère et ma sœur seraient peut-être sous le choc mais ça leur passerait à mon avis.

Aujourd’hui, ce qui compte beaucoup pour moi c’est le théâtre. J’en fais depuis 4 ans. Il y a un mois environ, sur Facebook, j’ai intégré un groupe parlant d’homosexualité et j’ai fait une vidéo pour y participer. J’ai voulu vérifier que ça n’apparaîtrait pas sur ma page, alors je suis allé sur le compte de ma grand-mère : comme rien ne s’était affiché, je me suis senti libre de mettre des commentaires. Mais 20 minutes plus tard, j’ai reçu un message de mon metteur en scène (celui qui dirige ma troupe de théâtre) qui me disait : « Bah alors c’est quoi toutes ces vidéos anti-homophobes sur Facebook ?« . Un peu gêné, je lui ai d’abord répondu « Rien, pourquoi ?« . En fait, j’avais des doutes sur son hétérosexualité et je pensais en réfléchissant que s’il était gay, il devait sûrement savoir pour moi. Alors 10 minutes après, je lui ai envoyé : « Normalement le metteur en scène, quand il pose une question à une personne, il a déjà la réponse« . Il m’a répondu : « Je crois l’avoir depuis un moment… On en parlera si tu veux » puis plusieurs message après il m’a dit qu’il était homo lui aussi. On en a parlé et c’était drôle, gênant, mais en même temps génial de pouvoir en discuter, et du coup cela nous a rapprochés et nous a soudés ! Nous nous voyons une, voire plusieurs fois par semaine et pour moi c’est comme une deuxième famille. Depuis, une autre personne de confiance de la troupe est au courant, et depuis que je lui ai dit, on rigole bien tous les trois ensemble.

* le prénom a été modifié

Témoignage reçu en octobre 2011

Pour témoigner sur le site de C'est comme ça,
vous pouvez écrire à l'adresse cestcommeca@sos-homophobie.org
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