Nous sommes en Flandres il y a quelques décennies. Pim (Jelle Florizoone) vit seul avec sa mère Yvette (Eva van der Gucht), une artiste de cabaret qui vivote de petits cachets. Quand elle s’absente pour aller chanter, il trouve refuge chez Marcella et ses deux enfants — Gino (Mathias Vergels), de trois ans plus âgé, et Sabrina (Nina Kortekaas), manifestement sous le charme de ce petit voisin dont elle répète sans cesse qu’il « est un rêveur« . Après un prologue qui raconte les jeunes années de Pim, on le retrouve alors qu’il a quatorze ans. Yvette supporte de moins en moins son quotidien et le « fardeau » d’avoir un fils. Elle aspire à une autre vie. La relation entre Pim et Gino prend un tour nouveau et le « rêveur » se prend à espérer le grand amour. Hélas, Gino ne l’entend pas de cette oreille…
Un nouveau locataire s’installe chez Yvette, Zoltan (Thomas Coumans), qui fait tourner la tête à la mère comme au fils. Face aux difficultés qui s’annoncent, Pim pourra-t-il demeurer longtemps dans le rêve ?
Sur le chemin des dunes, tiré d’un roman autobiographique de René Sollie, dépeint avec humour et poésie l’existence des Flamands des classes populaires il y a quelques décennies. La vie n’est pas rose, les préjugés sont parfois pesants, mais tous les personnages ont une vitalité étonnante. Au centre de l’histoire, Pim impose ses élans et ses humeurs : gay depuis toujours, jamais l’exploration de ses sentiments pour les garçons ne lui pose problème ; en revanche il lui est difficile d’être pris au sérieux.
Auteur de courts métrages réputés, le réalisateur, Bavo Defurne, a mis longtemps avant de signer ce premier long métrage, qui a obtenu un accueil très favorable. Parler d’un jeune homosexuel de 14 ans (joué par un acteur du même âge) n’allait pas de soi, et il a d’ailleurs eu des difficultés considérables pour trouver un interprète fiable et motivé : Jelle Florizoone était dans une école de danse à l’époque et ce fut son premier rôle. Il est remarquable, comme l’ensemble des comédien-ne-s de ce film beau et juste.