Lors d’un voyage en Gironde, l’écrivaine Régine Deforges décide d’acheter des vieilles cartes postales chez un brocanteur, pour leur joliesse. En rentrant, elle se met à les lire, et découvre quelque chose d’étonnant : il s’agit d’une correspondance amoureuse entre deux femmes dans les années 1900. Touchée par cette passion, elle imagine la relation entre les deux amantes et se lance dans l’écriture du roman Pour l’amour de Marie Salat.
L’histoire commence alors que le personnage de Marguerite arrive dans un nouveau village avec son mari, et ne connait personne. C’est Marie, sa voisine, qui est la première à lui souhaiter la bienvenue. Elle est couturière et propose à la nouvelle arrivante de lui confectionner une robe. Ce prétexte permet aux deux femmes de faire connaissance et de devenir amies rapidement. Cependant, au fil des rendez-vous, l’amitié de Marguerite se transforme en amour pour Marie. Celle-ci refuse ses avances, étant mariée et ne pouvant s’imaginer que l’amour entre deux femmes soit possible. Mais après quelques temps, les sentiments deviennent finalement réciproques. Marie et Marguerite vivent alors une relation clandestine, où elles sont obligées de se cacher pour vivre heureuses.
Au fil des lettres qu’elles s’échangent se développe un amour interdit entre les deux amies, mariées et mères, obligées d’élaborer des stratagèmes pour se voir sans que le village ne l’apprenne. La réalisation d’une robe pour le bal, la rencontre entre leurs maris pour qu’ils deviennent amis et les invitations au thé sont autant de prétextes ingénieux dont elles usent pour s’aimer librement et passionnément.
Le livre de Régine Deforges permet de montrer simplement un couple d’amante. Elle n’insiste pas sur l’orientation sexuelle de ses héroïnes, et en parle pour ce qu’elles sont : un couple illégal, par le fait qu’elles aiment en dehors de leur mariage, et non pas parce qu’elles aiment une autre femme. Cela permet d’éviter les clichés, et d’avoir un roman agréable et intéressant à lire.