Ma deuxième peau raconte trois moments dans la jeunesse d’Anton Callewijn, qui est également le narrateur du livre. La première partie, “au temps où [il]ne savai[t] pas encore parler“, est centrée sur la mort de l’”oncle Michel“, vieil homme qui vit avec les parents du petit garçon dans leur ferme, “en bas de la digue du canal de Bruges“. La deuxième, de loin la plus consistante, se focalise sur la prime adolescence d’Anton (entre 12 et 14 ans) et son admission à l’”Institut Saint-Joseph de l’Enseignement Désespéré“. Il y fait la connaissance de Willem, destiné à devenir davantage qu’un ami. La troisième partie, la plus brève, relate un unique événement, alors que les deux garçons, devenus un couple, ont 19 ans.
Ce livre joue sur plusieurs registres avec bonheur. Assez sarcastique, et d’abord avec Anton lui-même. Très sensuel ensuite, notamment pour réinventer les sensations d’un tout petit garçon curieux de tout, ou dire les gestes balbutiants de la puberté. L’écriture est extrêmement poétique et en même temps jamais lourde ou fastidieuse.