Romans

En l’absence des hommes

Philippe Besson


Julliard, 2001

Temps de lecture: 2 minutes

J’ai seize ans. Je suis né avec ce siècle. […] Je remercie ce hasard, cette malédiction.

En l'absence des hommes - photo

Trop jeune pour servir dans l’armée, Vincent passe l’été 1916 dans la maison familiale. Issu d’un milieu aisé, il fréquente les salons littéraires où il fait la connaissance d’un grand écrivain. Ce dernier n’est jamais nommé mais l’on devine sans mal qu’il s’agit de Marcel Proust. Le jeune homme et le vieil écrivain deviennent rapidement amis, ce qui donne lieu à de longues et profondes conversations. La guerre reste donc un concept abstrait pour Vincent jusqu’au jour où Arthur, le fils de la gouvernante, rentre en permission.

Et voilà que tu débarques dans mon existence, Arthur, sans même prévenir, sans crier gare, avec ton cortège effroyable de cadavres, de bombes, de boue, ton expérience affreuse, inaudible de la douleur […] Voilà que tu dis : prends-moi dans tes bras, qu’au moins, la vie ce ne soit pas seulement cette angoisse de la mort qui rend fou, cette attente permanente, insupportable de la mort prochaine.

Vincent va découvrir l’amour dans les bras d’Arthur même si leur aventure ne durera que les sept nuits de la permission du jeune soldat.

L’écriture est sobre et les thèmes abordés universels. Il est avant tout question d’amour dans ce premier roman de Philippe Besson. D’amour charnel entre Vincent et Arthur, platonique avec l’écrivain vieillissant mais aussi filial. La séparation est l’autre thème majeur de ce roman qui se décompose en trois parties. La seconde est consacrée à une double correspondance épistolaire entre Vincent et Marcel, qui a quitté la ville, et les deux amants après le départ d’Arthur. La troisième et dernière partie est celles des adieux et du passage à l’âge adulte.