Le Complexe de l’ornithorynque est un livre à quatre voix : Carla, une jeune fille ordinaire en classe de seconde ; Rose, condisciple handicapée (elle se déplace en fauteuil roulant) et rêveuse ; Aurélien, un garçon timide et inhibé, que Rose affectionne ; et enfin un jeune homme plus âgé, qui habite en face de chez Carla et qu’elle a prénommé Philémon (mais qui en réalité s’appelle Pierre). Le cadre est délibérément flou : ça se passe dans une ville indéterminée, sans doute en France, mais on n’en saura pas plus…
Le livre parle de désirs et de réticences, du point de vue de chaque personnage. Carla imagine des vies à Philémon, tandis que Rose rêve doucement d’Aurélien ; ce dernier tâtonne à mesure qu’il se découvre gay ; Carla éprouve une forte sympathie pour Rose, qui ne le lui rend guère ; Pierre découvre Carla… L’ensemble forme un méli-mélo de paroles où chaque sentiment émerge lentement, va son chemin, s’évapore. Un roman très intimiste et une vraie réussite littéraire.