A 13 ans, le héros de cette histoire subit un véritable enfer. Vincent et ses potes lui pourrissent la vie tous les jours au collège et il peut retracer sa semaine de cours en suivant les traces de ses bleus sur sa peau. Quoi qu’il fasse, il mord la poussière et n’ose plus se défendre. Il vit constamment dans la peur et la honte, avec le sentiment d’être le vilain petit canard de sa famille. Sa mère n’est malheureusement plus là pour le soutenir. Quant à son père, il lui a dit cent fois comment il faudrait qu’il soit, qu’un garçon doit savoir se débrouiller, « comme un homme« . Il lui a dit cent fois: « Si tu arrêtes de te laisser faire, ils arrêteront de s’en prendre à toi ». Surtout, il lui a dit cent fois: « Mon fils sera pas pédé ». L’adolescent n’en peut plus de toutes ces phrases répétées en boucle qui lui tournent dans la tête et qui l’empêchent d’accepter qui il est. Heureusement il y a Sarah qui n’en a que faire qu’il soit homo ou pas. Elle lui vient en aide au collège, tient tête à ces brutes et lui apporte une légère bouffée d’oxygène au quotidien. Mais l’adolescent atteint les limites de ce qu’il peut endurer. Les nerfs à vif, persécuté, fragilisé par les discours de son père, il ne voit pas d’issue à ce cauchemar.
Antoine Dole nous propose un texte bref et extrêmement poignant écrit à la première personne du singulier sur l’homophobie et le coming out. Cette plongée au cœur du mal-être de cet adolescent nous met nous-même en tension et nous rappelle combien le harcèlement et les non-dits sont créateurs de souffrance.