LGBTquoi ? Définitions

Pink boys


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Les pink boys sont des jeunes garçons dont le comportement, les goûts ou les modèles sont considérés comme plutôt féminins. Fans de princesses, aimant le rose, le violet et les couleurs pastel, s’identifiant systématiquement à des héroïnes plutôt qu’à des héros, leurs goûts sont en désaccord avec une certaine image du garçon (véhiculée à travers les stéréotypes de genre) qui devrait être un petit homme en devenir, déjà masculin et viril.

image tirée de Bichon, bandes dessinées de David Gilson
Bichon, le héros des bandes dessinées de David Gilson

On juge les pink boys “hors-normes”, parce qu’ils ne rentrent pas dans le moule. Or, ce moule a été élaboré par nos sociétés. Le fait de distinguer dans les catalogues de jouets une partie rose pour les filles et bleue pour les garçons est récente. La séparation entre ce qui est propre aux filles et ce qui est propre aux garçons s’est lentement approfondie sur des décennies depuis l’après-guerre. Ce n’est pas depuis toujours qu’il existe des jouets, des habits, des modèles de comportement pour l’un ou l’autre genre. Si on laisse aux enfants le choix du jeu, comme c’est le cas dans les crèches en Suède, des garçons jouent à la poupée ou des petites filles bricolent, jouent à des jeux de construction, etc. Pourtant, les familles, les autres enfants et l’entourage en général, incitent très souvent un petit garçon ou une petite fille à se conformer à la norme.

photo du personnage de Ludovic, dans le film Ma vie en rose
Ludovic, dans le film Ma vie en rose

Aujourd’hui, une attitude plus tolérante à l’égard des garçons féminins se développe. La culture commence à utiliser l’image du pink boy : déjà, en 1997, le film Ma Vie en Rose du belge Alain Berliner regardait avec humour et humanité un petit garçon dont les goûts et les centres d’intérêt mettaient la panique dans son entourage. Aujourd’hui, voici Bichon, héros sensible et girly de la BD de David Gilson, qui nous montre une autre facette de ces enfants atypiques.
Mais la fiction n’est pas tout. Sur les blogs (en anglais) Pink is for boy et Gendermom, des mamans racontent leur vie au quotidien avec leur enfant : la réaction de l’entourage, comment elles expliquent la situation à leurs proches etc. On pourrait dire que ce qui est nouveau dans ce phénomène, c’est que de plus en plus de gens tendent à mieux l’accepter et le tolérer. Ces enfants ne sont plus forcément traités comme des être bizarres ou malades, mais des personnes qu’on peut laisser s’épanouir à leur manière. En évitant de les cataloguer trop tôt, ils peuvent grandir et se construire librement, et rien n’est écrit à l’avance : en effet, des études ont constaté qu’environ la moitié d’entre eux deviennent à l’adolescence des garçons homosexuels, un quart des filles transgenre et un autre quart des garçons hétérosexuels.