Beaucoup recherches ont été menées afin de connaître la part de jeunes de la diversité sexuelle dans la population générale. Ce n’est pas du tout une tâche facile ! En effet, certaines personnes ont des attirances ou comportements qui y correspondent, mais ne s’autodésignent pas comme tel-le-s (notamment, dans certains contextes, pour se protéger de l’homophobie, ou parce qu’ils/elles restent en questionnement). De ce fait, ils/elles ne répondront pas aux questionnaires qui leur sont pourtant destinés. D’autre part, certain-e-s jeunes vont découvrir leur orientation sexuelle plus tard que d’autres, ou mettre plusieurs années avant de savoir précisément comment s’autodésigner.
Voici tout de même quelques chiffres obtenus lors d’études menées dans différents pays. Ils sont plutôt cohérents les uns avec les autres !
Au Canada, en 2015, une synthèse de plus de 20 études portant sur 80 000 jeunes de 14 à 25 ans a permis d’établir que 15% d’entre eux/elles faisaient partie de la diversité sexuelle. 5% se disaient en questionnement, les filles avaient davantage tendance à se désigner comme bies (12%) que comme lesbiennes (0,2%), tandis que les garçons pouvaient aussi bien se dire bis (4%) que gays (3%).
La même année, en Espagne, on a retrouvé à peu près les mêmes proportions chez les jeunes de 18/24 ans, avec 85% se désignant comme hétéros versus 15% ne se désignant pas comme hétéros exclusivement. Parmi ces personnes, 9% préféraient ne pas choisir de catégorie, 4% pouvaient être attiré-e-s par les deux sexes, et 2% par des personnes de même sexe exclusivement.
Aux États-Unis, une étude publiée en 2016 a interrogé des personnes de 18 à 44 ans. Les résultats étaient similaires puisque 92% des hommes et 81% des femmes ne ressentaient d’attirance que pour le sexe opposé. Parmi les jeunes (18 à 24 ans) les filles s’autodésignaient plus souvent comme bie (8%) que lesbienne (2%), tandis que pour les garçons les deux orientations étaient similaires (2,5%).
Et en France ? Au cours l’enquête de l’Inserm de 2007 «Contexte de la sexualité en France» menée sur plus de 12.000 personnes, 4% d’entre elles déclaraient avoir déjà eu des pratiques homosexuelles. Plus précisément, parmi les 18/24 ans, 5,7% des filles et 3,8% des garçons étaient concerné-e-s.