Années 1930. Dans une petite ville de Virginie, aux États-Unis, Jim Willard et Bob Ford, deux beaux adolescents, sont amis. Comme tous les garçons de leur âge, ils se retrouvent souvent pour partager leur passion commune pour le sport et parler des filles. Un été, alors qu’ils passent quelques heures seuls dans une cabane au bord de la rivière, Jim et Bob parlent de leur avenir : Bob a décidé de quitter la Virginie pour New York avant de devenir marin, tandis que Jim s’engage à obtenir son diplôme dans l’idée de rejoindre son ami l’année suivante. C’est dans ce contexte qu’un puissant désir naît entre les deux garçons qui finissent par faire l’amour tendrement.
L’été finissant, ils se séparent. Bob part pour New York où il est engagé comme marin. L’année qui suit, Jim, obsédé par Bob, passe ses examens, quitte sa famille qu’il n’aime pas, puis embarque à son tour à New York sur un cargo qui l’emmènera au large de l’Alaska. Pendant plusieurs années Jim part à la poursuite de Bob qu’il aime secrètement. Son périple le mène à Seattle où il découvre qu’il lui est impossible de désirer un corps de femme, puis à Hollywood où il entame une relation éphémère avec un célèbre acteur. Finalement épris d’un écrivain raté avec qui il part à la Nouvelle-Orléans, Jim ne cesse pas pour autant de penser à Bob et de vouloir le retrouver.
Un garçon près de la rivière est un roman qui aborde frontalement le thème de l’homosexualité masculine : il raconte sans détour l’amour obsessionnel d’un homme pour un autre homme dans le contexte d’une époque, les années 30, où les homosexuels se cachent. Sorti à la fin des années 40, la façon qu’a Gore Vidal de dépeindre les hommes gays fit scandale : en effet, les personnages principaux sont virils, musclés, sportifs, donc très éloignés de la représentation que l’on a des homosexuels à l’époque, à savoir des êtres efféminés. En ce sens, même si ce type de livre ne ferait plus scandale aujourd’hui, il est reste un document intéressant.
En revanche, si le texte ne présente pas de difficultés majeures de lecture, quelques passages crus – bien que peu nombreux – nous incitent à le conseiller aux plus âgés d’entre vous.