La première image de Romeos s’ouvre sur Lukas, un jeune homme de 20 ans parlant à sa webcam de sa transition débutée un mois plus tôt. Lukas vient d’arriver à Cologne dans un foyer de jeunes volontaires où il rejoint Ine, sa meilleure amie lesbienne. Elle ne l’a pas vu depuis un an et trouve qu’il a beaucoup changé, non seulement physiquement mais aussi psychologiquement.
Lukas observe les changements qui commencent peu à peu à apparaitre en lui, tout en cherchant à se protéger du regard des autres et à s’adapter, non sans difficultés, à sa nouvelle vie. Ine l’emmène dans ses virées nocturnes d’étudiante et lui présente ses nouveaux amis. Parmi eux se trouve Fabio, un jeune homme magnifique, téméraire et sûr de lui, et pour lequel il ressent de l’admiration et du désir. Mais peut-il accepter de tomber amoureux quand son corps ne lui correspond pas encore ? Lukas cherche en effet à protéger son secret de son entourage d’autant plus qu’il n’a pas terminé son parcours de transition et doit apprendre peu à peu à vivre en étant lui-même. Fabio, d’abord distant, sera peu à peu intrigué puis troublé par le charme et la réserve de Lukas… Mais saura-t-il comprendre et accepter son parcours si particulier ?
Roméos parle de la difficulté de vivre sa vie en cachant le secret de son identité. Les réactions de l’entourage de Lukas sont très contrastées (*attention spoilers*) allant du regret de Ine à son éloignement, de la douleur et incompréhension de la famille, à la curiosité malsaine d’un « ami ». (*fin du spoiler*) Mais, fort heureusement, d’autres réactions sont positives et porteuses d’espoir.
Sans taire les ravages de la transphobie, ce film de jeunes adultes LGBT parvient à la fois à être positif et ancré dans le réel, moderne et énergique, lumineux et sensible. Il aborde la vie quotidienne d’un jeune trans FtoM et nous fait partager avec pudeur ses difficultés, ses émotions et sa volonté de vivre en étant lui-même. Ce film rare et brillamment interprété nous laisse sur une note de liberté et d’optimisme avec l’espoir d’une vie heureuse pour Lukas.