Le jeune héros de La Ligne de beauté, Nick Guest fils d’antiquaire, se retrouve plongé dans le milieu de la haute société londonienne en 1983. Boursier à Oxford, il loue une chambre chez son ami Tobi Fedder dont le père est député. Il se familiarise peu à peu avec le quotidien de la maisonnée et ses réceptions, où il essaie de trouver sa place.
Nick semble avoir deux aspirations : la recherche de la beauté dans tous les domaines et la poursuite de ses désirs amoureux (au masculin). Familier de la littérature et de l’art en général, il est un esthète qui apprécie toute les formes de beauté. D’abord amoureux de Tobi, hétérosexuel, il décide ensuite d’échapper à cet amour à sens unique en recherchant des aventures avec des hommes. Il fait alors la rencontre de Léo, son premier amant.
D’abord bercé par la douce vie qu’il mène auprès des Fedden, il va petit à petit se retrouver confronté à différents problèmes. Ainsi il va assister aux déconvenues politiques du père Fedden, Gerald, qui est un ambitieux député tory (conservateur) sous le gouvernement Thatcher. Il devra aussi vivre avec l’apparition du sida et, surtout, la vie fastueuse qu’il mène et qui le happe et le change. Au point de s’y perde lui-même ?
La Ligne de beauté est à la fois un roman initiatique et une critique de la société londonienne privilégiée des années Thatcher. À travers la vision de Nick se dessinent les manœuvres politiques, l’effritement de la famille Fedden, et de toute une société centrée sur elle-même. Le héros est à la fois en symbiose avec cette société — puisqu’il est ambitieux et égoïste —, et en marge de celle-ci à cause de ses interrogations profondes sur ceux qui l’entourent et de son homosexualité, qui doit rester à demi cachée.
Couvert de prix (dont le Booker Prize, le plus prestigieux au Royaume Uni), ce roman a été adapté à la télévision par la BBC sous la forme d’une mini-série en 3 épisodes.