Films

Jitters

Baldvin Zophoníasson


Islande, 2010

Temps de lecture: 2 minutes
Jitters - photo

Jitters commence dans une école anglaise où Gabriel (Atli Oskar Fjalarsson) et Markus (Haraldur Ari Stefánsson), deux jeunes islandais de 16 ans, viennent passer quelques semaines en séjour linguistique. Tout semble les opposer — l’un brun, sérieux, timide et l’autre blond, désinvolte et jouisseur. Pourtant, on les voit se rapprocher et leur séjour se finira par un baiser.

Le dernier plan anglais s’achève sur celui-ci, le suivant nous montre un retour au bercail islandais, gris comme un retour à la réalité. Le film s’attache aux pas de Gabriel. On découvre sa mère autoritaire et envahissante, son père et son beau-père, aussi falots l’un que l’autre, et ses amis, des filles surtout, dont il est le confident. Parmi elles, Stella (Hreindís Ylva Garðarsdóttir), son amie de cœur, amoureuse de lui, et Greta (Birna Rún Eiríksdóttir), qui cherche à fuir sa mère, alcoolique et volage, et à retrouver son père qu’elle n’a jamais connu. Autour gravitent les autres membres de leur petite bande, et de temps en temps Markus, qui semble avoir tourné la page anglaise. De fête arrosée en fête arrosée, de conflits en crises plus graves, le film glisse vers un horizon incertain, assez sombre, comme la vie sans horizon de ces jeunes à la fois très libres et comme écrasés par le poids de leur famille.

Gabriel n’est pas le plus bavard ni le plus expansif de la bande, en revanche sa sensibilité n’est pas incompatible avec une grande force de caractère  : durant la quasi-totalité du film, le spectateur le verra donner son épaule aux autres et garder son quant-à-soi. Néanmoins, “il se cherche” en silence, et quand il se sera trouvé, tout sera plus simple…

Un joli film, doux-amer. Attention : la bande-annonce est trompeuse…

Jitters