Romans ados

J’ai pas sommeil

Cédric Érard


L’école des loisirs, collection "Médium", 2003

Temps de lecture: 2 minutes
J’ai pas sommeil - photo

Tout commence par une sorte de carte postale ou de photographie intérieure :

C’était l’été et je venais d’avoir dix-sept ans. J’écoutais le bruit de la mer, les allers et retours des vagues, l’écume qui venait s’échouer sur le rivage. Je respirais le vent du large, le souffle un peu court, la poitrine un peu oppressée. Je restais des heures, immobile, à sentir le soleil qui me chauffait la peau, à attendre que le temps s’écoule, les bras le long de mon corps. Je venais seul sur cette plage un peu isolée. M’allonger sur le sable chaud et ne plus penser à rien.
Parfois, je sentais encore, comme un souvenir lointain, comme une vague rumeur, le bruit des rats dans ma tête
. […].

La première partie de J’ai pas sommeil raconte des vacances en bord de mer (Méditerranée) : les retrouvailles avec une cousine très proche, Jeanne, et le petit ami, de celle-ci Valentin, des ambiances familiales assez banales… Mais il y a une grande révolte dans les mots qui viennent au narrateur, et bien des choses demeurent mystérieuses, comme tues par lui. À peine apprend-on qu’il a une petite amie, Laure. Et Valentin qui vient lui faire des visites nocturnes…

Puis vient le retour à Paris, sous le signe des ruptures. On découvre enfin que le narrateur a un prénom (pas facile à porter peut-être ?) : Balthazar. Avec l’automne, la révolte monte dans les lycées. Le narrateur en est, non sans une certaine distance. Mais surtout, l’expérience de la contestation va lui faire rencontrer un nouvel amour.
L’ensemble du roman est une succession de chapitres très brefs, à la fois simples et limpides. Il s’en dégage une force étonnante et discrètement poétique. Une réussite.