Nombreuses sur Internet, les vidéos de coming out sont souvent très émouvantes. Elles sont de plus en plus souvent faites par des jeunes pour faciliter leur annonce, comme si la caméra était une tierce personne rassurante. Cela peut aussi être une façon de garder une trace d’un moment clé de leur vie. Mais pour beaucoup d’entre elles et eux, c’est aussi une démarche militante dans le but d’augmenter la visibilité des personnes LGBT+ et de donner du courage à celles et ceux qui n’ont pas encore sauté le pas.
Un jour, alors qu’il en visionne sur Youtube, le monteur Denis Parrot a l’idée de réaliser une compilation qui reflète l’intensité et la diversité de ces moments de dévoilement. En faisant se répondre les séquences les unes aux autres, en alternant les ambiances légères ou plus douloureuses, en montrant que les situations peuvent être similaires aux quatre coins du monde, il souhaite que chacun·e puisse se représenter l’intensité, la tension, et la difficulté de cette étape.
Dans un monde idéal, ce ne serait qu’une formalité ! Comme le dit Luke : “ça ne devrait pas être dur”. Malheureusement nous n’y sommes pas encore, et beaucoup des garçons et des filles qui se filment ont juste peur : peur du rejet, de l’incompréhension, des reproches. Pourtant, lorsque le besoin d’être pleinement soi-même est trop fort, on ne peut plus repousser ce saut dans le vide.
On y voit des annonces en face à face avec les réactions classiques que peuvent avoir des parents, qu’elles soient positives ou maladroites comme la mère d’Adam qui lui dit “si c’est ce que tu veux”. La question du choix revient d’ailleurs fréquemment mais comme dit l’un·e d’entre eux/elles : “on ne se mettrait pas dans des états pareils si c’était un choix”.
Une phrase est prononcée régulièrement dans les vidéos anglophones : “it is what it is”, équivalent du nom de notre site : c’est comme ça !
On voit également des annonces par téléphone (comme celle de Shayla, qui finalement n’arrivera pas à le dire) ou l’enregistrement de récits comme celui d’Avtem : “Nous ne faisons pas notre coming out pour que les hétéros le sachent, […] pour que ceux qui nous haïssent le sachent. Nous crions, nous faisons le plus de bruit possible, pour que des gens comme nous qui ont peur et ne peuvent elles-mêmes sachent qu’elles ne sont pas une erreur, qu’elles ne sont pas seules”. Une séquence est particulière difficile, il s’agit de celle filmée par Daniel qui est violemment rejeté par sa famille. Heureusement, c’était il y a 4 ans et il va mieux aujourd’hui. Après la diffusion de cette vidéo, il y a eu un élan de générosité sur Internet et de nombreux dons pour lui venir en aide.
Passer ces vidéos du petit au grand écran permettra à plus de personnes de comprendre comme le coming out est un processus compliqué, incertain, extrêmement fort, à la fin duquel, tout ce qu’on veut, c’est de l’amour !