Steven (incarné par Ben Silverstone) a seize ans et il sait depuis l’enfance qu’il est attiré par les garçons. Il vit à Basingstoke, une ville moyenne entre Londres et Southampton. Dans son lycée, il est régulièrement harcelé par les gros bras de service, qui voient sans doute en lui un garçon peu viril et une victime facile. Ses relations avec son père sont compliquées : il a sans cesse l’impression de le décevoir. Son amie Linda, elle aussi hors norme, est sa seule confidente.
Tout bascule lorsqu’il rencontre sur un lieu de drague la vedette du lycée, John (Brad Gorton), champion d’athlétisme. Entre le golden boy riche et le bon élève effacé commence une histoire improbable, sachant que le premier serait prêt à tout sacrifier pour sauver sa respectabilité. Steven, lui, confronté à l’homophobie profonde de l’Angleterre provinciale, est désireux de braver la réprobation générale pour vivre pleinement ce qu’il ressent.
Comme un garçon est un très beau film, pionnier dans le portrait intime d’un adolescent gay. Il est porté à bout de bras par Ben Silverstone dans le rôle de Steven, drôle, subtil, touchant. L’humour qui irrigue le film, autant lié à l’ironie mordante du personnage qu’aux situations burlesques, est plus qu’un ingrédient vendeur : il permet de faire passer tout ce qui pourrait être embarrassant ou un peu trop triste dans l’histoire. Par la force des problèmes qu’il évoque et le caractère universel de ses références, ce film mériterait d’être vu par tous les publics, notamment dans les lycées et collèges. Un bémol : le sous-titrage est catastrophique.