On définit couramment la bisexualité comme le fait d’être attiré·e ou d’éprouver des sentiments amoureux pour des personnes des deux genres. Les hommes et femmes se disant bisexuel-le-s peuvent ressentir ces attirances simultanément ou à des périodes distinctes de leur vie. Contre une vision en noir et blanc qui opposerait deux mondes totalement séparés — hétérosexualité et homosexualité — la bisexualité regroupe une grande variété de situations entre les deux. Utilisé dans son sens actuel par médecins et psychologues à la fin du XIXe siècle, le mot « bisexualité » est plutôt récent.
En revanche, ce que nous considérons aujourd’hui comme de la « bisexualité » était fréquent dans certaines civilisations anciennes ou dans des cultures en contact restreint avec le monde occidental. Pour certains spécialistes de la sexualité (comme Alfred Kinsey), les êtres humains sont tous plus ou moins bisexuels, et c’est la société qui dicte ce qui est « la » norme.
Se définir « bisexuel » est plus fréquent à l’adolescence qu’à tout autre âge. Certains en déduisent un peu vite qu’il s’agit d’une phase, pour des homosexuel-le-s qui ne « s’assument » pas encore. D’autres y voient une marque de snobisme chez certain-e-s hétérosexuel-le-s. Il existe beaucoup de préjugés sur les bi·e·s, ce qui s’appelle la biphobie.
Heureusement, les bisexuel-le-s sont de mieux en mieux accepté-e-s pour ce qu’ils/elles sont, dans leur diversité, et l’on rencontre des bisexuel-le-s de tous âges.
Certaines personnes bisexuelles répugnent à mettre une étiquette sur ce qu’elles vivent. Cela se retrouve chez les personnages de roman qu’on pourrait définir ainsi, « malgré eux », comme Balthazar dans le livre de Cédric Érard, J’ai pas sommeil, ou Elio dans Plus tard ou jamais.