Les 3 dimensions de l’orientation sexuelle
Elle est complexe à définir, car elle existe sous plusieurs dimensions indépendantes, selon la façon dont on la vit concrètement.
- attirances = émotions, sentiments, rêves, désir, excitation [ça ne se contrôle pas, ce n’est pas un choix]
- comportements = tenter de séduire, embrasser, être en couple, avoir une ou des relations [ça se contrôle plus ou moins, mais vivre en accord avec ses attirances est nécessaire pour s’épanouir pleinement et sans frustration]
- autodésignation = terme ou « étiquette » que l’on choisit pour se désigner, se décrire [on peut être plus ou moins libre de choisir selon le contexte social et familial notamment]
A partir du moment où l’un de ces trois domaines est présent, on est considéré comme faisant partie de la “diversité sexuelle” (ce terme peut remplacer “minorités sexuelles” qui est plus négatif). Pour autant, ces trois domaines ne sont pas toujours en correspondance.
La dissociation “attirance / comportement / autodésignation”
Beaucoup de jeunes qui s’autodésignent LGB n’ont jamais eu d’expériences amoureuses ou sexuelles mais peuvent déjà s’identifier comme bi.e, lesbienne ou gay car leurs attirances sont déjà suffisamment significatives pour eux/elles. Certain-e-s ont eu des expériences hétérosexuelles mais ne se définissent pas comme hétéro pour autant. Au contraire, cela a pu leur permettre de confirmer leur ressenti !
De la même façon, beaucoup d’ados hétérosexuel.le.s auront connu des expériences homosexuelles (c’est un comportement) sans que cela n’ait changé leur autodésignation (« j’ai embrassé une fille, pour essayer, mais je suis hétérosexuelle »). Le comportement sexuel n’est donc pas forcément relié à l’identité sexuelle.
Les personnes qui s’interrogent sur leur orientation sexuelle mais n’ont pas encore trouvé leur réponse sont appelées « personnes en questionnement » (« questionning » en anglais), et elles sont intégrées via une lettre Q dans l’acronyme LGBTQQIAAP.
Il y a par ailleurs des contextes dans lesquels il est difficile de s’autodésigner comme homosexuel-le. Pensons par exemple aux pays où c’est interdit, voire pénalisé : cela peut être tout simplement impossible. Des hommes et des femmes vivent alors leurs attirances clandestinement, en ayant des relations sentimentales et/ou sexuelles, régulières ou ponctuelles, dans le plus grand secret.
Il peut y avoir d’autres raisons de ne pas s’autodésigner comme faisant partie de la diversité sexuelle : parce qu’on ne désire pas choisir d’étiquette, parce que se dire lesbienne, gay ou bi-e paraît effrayant (crainte de l’homophobie ou homophobie intériorisée), parce qu’on souhaite voir comment peut évoluer notre orientation sexuelle à l’avenir, etc.