Elliot Page est un acteur, né au Canada en 1987. Il fait ses premiers pas à l’écran dès l’âge de 10 ans mais c’est le film Juno (2008) qui l’a véritablement révélé au grand public et pour lequel il obtiendra une nomination aux Oscars. Elliot connaît alors une reconnaissance internationale et construit sa carrière en alternant des blockbusters tels que la saga X-men (2006-2014), Inception (2010), et des films indépendants à l’image de To Rome with love de Woody Allen (2012).
En 2014, au sommet de son succès, il fait un premier coming out lesbien retentissant, lors d’un discours prononcé pour l’ouverture de la conférence pour l’acceptation et le bien être des jeunes LGBTI+ “Time to thrive” (il est temps de s’épanouir).
En effet, le jeune acteur a beaucoup surpris, autant par le contenu de cette révélation que par l’émotion qu’il y a mis. Pour Elliot Page, bien plus qu’une sortie du placard, il s’agissait d’un véritable engagement et d’un acte militant fort. Son charisme et sa forte popularité sont autant d’armes qu’il met au service de la cause des LGBTI+ pour participer à la diffusion, la plus large possible, d’un message d’amour et de tolérance.
Elliot Page a lui-même souffert durant des années de devoir se cacher et de mentir par omission. Il voulait à la fois s’assumer et ainsi libérer la parole, pour contribuer à l’évolution du regard de la société. Quelques mois plus tard, lors d’une interview dans le magazine The Hollywood Reporter, l’acteur est revenu sur le soulagement qu’avait été ce changement dans sa vie. Malgré le risque encouru de s’exposer à des réactions lesbophobes de la part des professionnel·le·s du cinéma ou du public, il déclare que l’expérience a été beaucoup plus positive que difficile. Il a ainsi raconté, sur le plateau du Ellen De Generes Show, être dorénavant “beaucoup plus heureux” car “c’était vraiment toxique d’avoir honte de soi-même“. Les réactions très enthousiastes à son coming out et les nombreux soutiens reçus l’ont au contraire aidé à s’accepter pour être enfin lui-même.
Suite à son coming out, il s’oriente vers des projets plus militants comme dans le film Free Love (2015) ou la série Les Chroniques de San Francisco (2019). En 2016, Elliot Page participe également à Gaycation, une série documentaire où il part, aux quatre coins de la planète, à la rencontre de communautés LGBTI+. En 2019, il devient tête d’affiche de la série The Umbrella Academy, produite par Netflix.
Le 1er décembre 2020, c’est sur son compte Instagram qu’il fait un second coming out, trans et non binaire. Il annonce au monde avoir choisi le prénom Elliot, ainsi que les pronoms “he/they” (il/iel en français). Fidèle à sa philosophie, il profite de cette médiatisation pour adresser un message de soutien à la communauté LGBTI+ : “J’adore être trans, j’adore être queer, et plus j’embrasse pleinement qui je suis, plus je rêve, plus mon cœur grandit et plus je m’épanouis. À toutes les personnes trans qui sont quotidiennement confrontées au harcèlement, à la haine de soi, aux abus et à la menace de violence: je vous vois, je vous aime et je ferai tout ce que je peux pour changer ce monde pour le mieux”.
Parmi les nombreuses réactions de soutien, nous pouvons souligner le tendre message de son ex-épouse : “L’existence d’Elliot est un cadeau en soi. Brille mon doux E. Je t’aime tellement”.
La plateforme Netflix n’a pas tardé à réagir non plus en tweetant “Si fiers de notre super-héros !” et en remplaçant son dead name (prénom de naissance) par celui d’Elliot dans les informations sur ses rôles. Nous pouvons saluer cette démarche respectueuse des désirs de l’acteur.
L’exemple d’Elliot nous rappelle aussi que les parcours de vie ne sont pas linéaires. Chacun·e apprend à se découvrir et à s’affirmer à son rythme, et le plus important est de respecter les désirs ou les choix que les personnes expriment.